Les gravures du Jbel Bani : images restituées de l’art préhistorique marocain
Responsable scientifique : G. Graff
Le projet d’équipement soumis à l’appel du DIM PAMIR est de constituer une plate-forme d’équipements d’enregistrement numérique des images, qui permette de déployer plusieurs outils incluant les rendus volumétriques d’objets (photogrammétrie, Scan 3D, caméras d’action), le rendu visuel augmenté (RTI, D-Stretch), la géolocalisation (SIG, QField) pour une utilisation en contexte désertique d’accès difficile et sans possibilité d’utiliser un drone (pour des raisons de sécurité militaire).
Ces différents outils devront avoir la possibilité de se combiner et de s’adapter de manière à obtenir des rendus visuels fixes (photographies, relevés en dessin vectorisé sous Adobe Illustrator) ou en images animées accompagnées ou non de son. Ceci permettra, outre la constitution d’une base de données visuelles des artefacts et des sites étudiés, d’entreprendre des analyses aussi bien quantitatives (ACM, matrices de Harris, analyses phylomémétiques) que fondées sur les principes de la sémiologie. La plate-forme ainsi constituée devra être souple, adaptable à des conditions variées et contraintes et combinatoire.
Cette plate-forme a pour destination, de contribuer à l’étude du patrimoine rupestre saharien du Maroc, dans la région semi-désertique du Jbel Bani. Cette région est l’une des plus riches du Maroc en ce qui concerne l’art rupestre. Il s'agirait d’un ensemble de sept sites d'art rupestre sur le commune de Aït Ouabelli incluant les phases néolithiques et/ou protohistoriques. Le projet se déploiera en deux temps et trois aspects : l’acquisition des données premières constitue le fondement de ce projet. Cela comporte des missions d’étude et de fouilles sur le terrain, dans la région d’Akka, au Maroc. Une équipe constituée d’archéologues, de géomorphologues, de géomaticiens, de topographes et de photographes travaillera sur les sites.
Le deuxième temps concernera l’enseignement et la transmission dans un cadre plus académique avec la possibilité de mise en place d’un module d’enseignement qui comprendra aussi bien les aspects techniques d’usage des outils de relevé d’imagerie numérique (utilisation des logiciels et des outils tels GoPro, scan 3D et outils de géo-spatialisation utilisables en contexte désertique à partir d’un téléphone (QField)) mais aussi une formation à une approche plus comparative et régionale de l’art rupestre (avec intervention de spécialistes égyptiens participant au projet, dans l’objectif de créer des ponts entre spécialistes du rupestre de l’est et de l’ouest saharien), ainsi qu’une approche anthropologique sur l’aspect des recompositions dans l’art rupestre.
Par ailleurs, deux formes de transfert vers la société pourraient être envisagées :
- une exposition temporaire sans exhibition de matériel archéologique, mais constituée de vidéos et d’animations virtuelles, itinérante, à Rabat et à Paris (MNHN).
- une série pérenne de courtes vidéos de sensibilisation et de didactique pour le grand public qui pourraient être visionnées par les visiteurs des centres de conservation du patrimoine rupestre, au Maroc, en relation avec les principaux sites d’art rupestre, mais avec pour visée première celui de Akka, tout près des sites étudiés.
Au point de vue de leur étude scientifique, il se trouve que si les sites de la zone envisagée sont des sites déjà enregistrés et pour certains décrits voire intégrés dans une thèse déjà ancienne, ils n’ont jamais fait l’objet d’un enregistrement numérisé, ni l’objet d’une étude réelle. L’un des objectifs de ce projet est également de tester certains outils d’analyse utilisés désormais pour l’étude de l’art rupestre dans d’autres régions sahariennes, mais pas encore au Maroc. C’est un protocole adapté aux différentes configurations qui devra être élaboré et proposé au terme du projet.
Projet en partenariat franco-marocain, sous l’égide de la représentation de l’IRD au Maroc. Du côté marocain, les partenaires sont constitués par les principales structures administratives en charge de la préservation du patrimoine, en particulier pour l’archéologie et l’art rupestre, soit le Centre National du Patrimoine Rupestre d’Agadir, le laboratoire « Maroc et Afrique » de la faculté des Lettres et des Sciences-Humaines de l’université d’Agadir, sous le contrôle de la Direction du Patrimoine du ministère de la culture.
Les partenaires français relevant du périmètre du DIM sont l’UMR 208 PALOC, l’UMR 8215 Trajectoires et l’INRAP CIF, en l’état actuel du projet.